Le loch Ness et son célèbre locataire aquatique entrent en guerre contre les éoliennes terrestres : selon une militante de la conservation du site, plus de 500 turbines doivent être installées aux alentours du lac le plus emblématique d’Ecosse. Des riverains s’alarment de l’impact sur le panorama et sur les revenus liés au tourisme.
Le monstre du loch Ness est déjà pusillanime d’ordinaire, mais sera-t-il encore plus effarouché à l’avenir par le bruissement des éoliennes ? C’est ce que semblent craindre les riverains du lac écossais qui se mobilisent peu à peu contre les projets d’implantations de parcs éoliens dans la région. Selon Le Monde, une militante locale résidant dans les Highlands aurait recensé pas moins de 527 permis de construire ou demandes dans un rayon de 35 km autour du loch, qui s’étire lui-même sur une diagonale de 39 km de long. « Si on ne fait rien, on va se réveiller un jour entouré d’éoliennes partout à l’horizon », s’inquiète Lyndsey Ward.

L’éolien écossais en plein essor

Une association, nommée « Save Loch Ness » a donc lancé une pétition en ligne, réclamant le classement de la zone en « paysage national » et le dépôt d’une demande auprès de l’Unesco pour son inscription au patrimoine mondial, au même titre que la Chaussée des Géants en Irlande du Nord ou que le mur d’Hadrien, au sud de l’Ecosse. Cependant, même si les éoliennes terrestres soulèvent fréquemment des vagues d’opposition, la mobilisation n’a eu qu’un retentissement limité, avec 3.000 signatures recueillies, précise Le Monde. Lyndsey Ward estime pourtant que l’impact sur l’environnement sera préjudiciable, à la fois au milieu sauvage, mais également aux revenus liés au tourisme, le loch Ness étant le deuxième site le plus fréquenté d’Ecosse.

La nation écossaise, qui dispose d’un fort potentiel, s’est engagée de façon assez volontaire dans le développement de l’éolien, tant terrestre que marin. En 2014, avec un an d’avance sur son programme, la région a atteint son objectif de couverture de la moitié des besoins électriques grâce à des renouvelables. Elle a produit 19 TWh dont 11,4 provenaient de l’éolien (60 %) et le gouvernement local s’est même fixé l’ambitieux objectif de parvenir à un taux de couverture de 100 % de sa consommation par les EnR dès 2020. L’implantation de nombreux parcs sera donc une nécessité, tout en préservant le panorama et les espaces protégés. La tranquillité de Nessie sera-t-elle compatible avec le développement durable ? Pas sûr…

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